Conséquences du relèvement des seuils d’intervention des commissaires aux comptes dans les PME
Laurent Benzoni a publié une tribune dans Le Monde sur les conséquences du relèvement des seuils d’intervention des commissaires aux comptes dans les PME
« L’audit obligatoire des commissaires au comptes accroît la confiance dans l’entreprise certifiée »
Abroger la certification des comptes des PME, comme le prévoit la future loi Pacte, est une erreur, affirme dans une tribune au « Monde » l’économiste Laurent Benzoni.
Le gouvernement souhaitant réduire les charges des entreprises, l’inspection générale des finances (IGF) a recommandé l’abrogation de l’audit obligatoire des comptes des PME réalisant moins de 8 millions d’euros de chiffre d’affaires. Objectif : plus de 500 millions d’euros d’économies par an réalisées, soit 0,17 % de leur chiffre d’affaires. Prévue dans la future loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises), cette mesure repose sur une analyse lacunaire, voire orientée : elle réfute les acquis de la théorie économique moderne et contredit le bilan d’expériences étrangères.
Les PME certifiées subissent 40 % de moins de procédures collectives et vont deux fois moins en liquidation que la moyenne des PME
La théorie, notamment soutenue par le Prix Nobel d’économie Jean Tirole, a formalisé l’impact positif de la confiance créée par une information fiable sur les parties prenantes d’une relation économique. L’audit obligatoire des commissaires aux comptes, en garantissant la fiabilité, la régularité et la sincérité des comptes, accroît la confiance dans l’entreprise certifiée. (…)